Journaliste d'un Jour - Philippe Busquin, la voix du prof

Mardi 23/09/1997 à 14:47:28

Philippe Busquin, la voix du prof

Les jeunes sont de moins en moins attirés par les cours de sciences. Alors que les entreprises demandent de plus en plus d’ingénieurs et d’informaticiens. Philippe Busquin se penche avec nous sur cet épineux problème.

L’AVENIR WALLON : En tant qu’ancien professeur de sciences, quelle est votre conception du cours et de la formation scientifique ?
Philippe BUSQUIN : Chaque année, davantage de jeunes vont à l’Université et se dirigent vers les sciences humaines, la psychologie... La population, dans ces disciplines, ne cesse d’augmenter. Paradoxalement, lors de ma première candidature en physique, nous étions cinquante. Aujourd’hui, le nombre n’a pas changé ! On parle de crise d’emploi, mais il manque d’informaticiens. Est-ce normal ? Notre société suréquipée ne s’occupe que d’elle : on se penche plus sur notre nombril que sur notre volonté de construire. Il faut retrouver une soif de progrès, de découverte. Les sciences le permettent.
L’A.W. : Comment susciter l’intérêt des élèves ?
Ph. B. : En expliquant le cours de physique intuitivement.
Jeune, j’ai lu des livres qui expliquaient la physique nucléaire comme un conte de fées. Cela m’a donné envie d’en savoir plus. L’informatique sous forme de jeux pourrait aussi donner le goût à l’élève. Il faudrait faire ressortir la poésie des maths...
L’A.W. : Pouvez-vous nous expliquer cette peur des cours de sciences ?
Ph.B. : Le programme, la manière de donner cours pourraient en être les causes. On a tendance à trop vite " mathématiser " les sciences. Alors qu’il s’agit avant tout d’observer et de se poser des questions.
L’A.W. : A votre avis, quand est née cette angoisse ?
Ph. B. : Beaucoup de catastrophes comme Hiroshima ou Tchernobyl donnent une mauvaise image de la science. Certains pensent que trop de progrès déséquilibre la nature. La science peut être la pire ou la meilleure des choses.

Hélène DROESSAERT et Camille VANHAVERBEKE

L'Avenir Wallon

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Posté le Mardi 23/09/1997 à 14:47:28
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Les jeunes sont de moins en moins attirés par les cours de sciences. Alors que les entreprises demandent de plus en plus d’ingénieurs et d’informaticiens. Philippe Busquin se penche avec nous sur cet épineux problème.
Mardi 23/09/1997 à 14:47:28
Philippe Busquin, la voix du prof
L’AVENIR WALLON : En tant qu’ancien professeur de sciences, quelle est votre conception du cours et de la formation scientifique ? Philippe BUSQUIN : Chaque année, davantage de jeunes vont à l’Université et se dirigent vers les sciences humaines, la psychologie... La population, dans ces disciplines, ne cesse d’augmenter. Paradoxalement, lors de ma première candidature en physique, nous étions cinquante. Aujourd’hui, le nombre n’a pas changé ! On parle de crise d’emploi, mais il manque d’informaticiens. Est-ce normal ? Notre société suréquipée ne s’occupe que d’elle : on se penche plus sur notre nombril que sur notre volonté de construire. Il faut retrouver une soif de progrès, de découverte. Les sciences le permettent. L’A.W. : Comment susciter l’intérêt des élèves ? Ph. B. : En expliquant le cours de physique intuitivement.	Jeune, j’ai lu des livres qui expliquaient la physique nucléaire comme un conte de fées. Cela m’a donné envie d’en savoir plus. L’informatique sous forme de jeux pourrait aussi donner le goût à l’élève. Il faudrait faire ressortir la poésie des maths... L’A.W. : Pouvez-vous nous expliquer cette peur des cours de sciences ? Ph.B. : Le programme, la manière de donner cours pourraient en être les causes. On a tendance à trop vite " mathématiser " les sciences. Alors qu’il s’agit avant tout d’observer et de se poser des questions. L’A.W. : A votre avis, quand est née cette angoisse ? Ph. B. : Beaucoup de catastrophes comme Hiroshima ou Tchernobyl donnent une mauvaise image de la science. Certains pensent que trop de progrès déséquilibre la nature. La science peut être la pire ou la meilleure des choses.
Hélène DROESSAERT et Camille VANHAVERBEKE L'Avenir Wallon