Journaliste d'un Jour - La dernière exposition mondiale du siècle

Lundi 22/09/1997 à 16:10:07

La dernière exposition mondiale du siècle

La construction d’Expo 98 s’insère dans une opération plus vaste de réhabilitation environnementale et urbaine.

Du 22 mai au 30 septembre 1998 se déroulera à Lisbonne la dernière exposition mondiale de ce siècle, Expo 98. Double fête, car la même année le Portugal célèbre le 500e anniversaire du voyage de Vasco de Gama aux Indes, lorsqu’il a relié l’Atlantique à l’océan Indien, l’Occident à l’Orient. En 1992, Lisbonne était en com-pétition avec Toronto pour l’Expo, mais c’est Lisbonne qui a été élue pendant l’Expo de Séville. Le thème a été choisi par inspiration de la vocation de Vasco de Gama. Thème qui a toujours été un élément de communication entre les peuples: "Les océans, un patrimoine pour le futur." L’attaché de presse de l’Expo, M. Tomàs Colla-res Pereira, nous dit que 137 pays ont déjà confirmé leur participation et que près de 15 millions de visiteurs du monde entier sont attendus. La construction d’Expo 98 s’insère dans une opération plus vaste de réhabilitation environnementale et urbaine d’une zone de 330 hectares située à l’est de Lisbonne, au bord du Tage: Expo Urbe. Cette exposition mondiale est donc bien plus qu’une simple récupération de la mé-moire historico-culturelle des Portugais. Le site était un quartier industriel très pollué, c’est ainsi l’occasion de le reconstruire. Aujourd’hui, 1000 personnes qui habitaient là avant les travaux doivent être relogées. Les négociations avec les propriétaires ont duré deux ans. L’endroit choisi demandait de nombreuses rénovations pour que cette région un peu oubliée, ce quartier industriel ne fasse plus qu’un tout avec la ville. M. Pereira prétend que c’est l’occasion de revenir au bord du Tage, car cette zone était la pire poubelle de Lisbonne. Tout a donc été démoli, car toutes les ressources possibles avaient été épuisées. Une usine de traitement des eaux a été créée afin de dépol-luer les cours d’eau. Le centre de l’Expo était une zone construite dans les années quarante, mais inexploitée depuis 1950. Beaucoup d’investissements privés y avaient été faits, même des hydravions pouvaient s’y poser. En été 1997 il existe déjà des locatifs pour les ouvriers, et la construction de quelques hôtels s’achève en vue de 1998. M. Pereira nous explique également que la question de l’eau est très importante, car ce n’est pas une ressource inépuisable. La planète est constituée à 70% d’océans qui ont malheureusement toujours été considérés comme des puits sans fond. La Suisse a été l’un des premiers pays à confirmer sa participation à Ex-po 98. Pourquoi, vu qu’elle ne borde pas la mer? L’explication est simple: chaque pays a un droit de regard sur les eaux, tous les pays votent des lois sur l’eau. En gros, que verrez-vous à Expo 98?
- Pavillon de la connaissance des mers. Il montrera quel a été au long de l’histoire le processus de connaissance, de découverte, et l’appropriation progressive de l’océan par l’homme.
- Pavillon des océans. Où se dressera l’océanorium le plus moderne du monde. Les visiteurs pourront y découvrir quatre habitats représentatifs des régions
océaniques suivantes: Antarctique, récif de corail de l’océan Indien, océan Atlantique et océan Pacifique.
- Pavillon du futur. Il transmettra le discours thématique d’Expo 98 en défen-dant l’importance de l’océan comme patrimoine pour le futur de l’humanité. Le prin-cipal objectif consiste à modifier la perception que le visiteur a de l’océan et son comportement envers celui-ci.
- Pavillon de l’utopie. Espace pour le rêve et les rêves de l’homme. Le Pavillon de l’utopie présentera, quatre fois par jour, un grand spectacle qui fera appel aux techniques théâtrales classiques et modernes, mais aussi aux technologies multi-médias les plus récentes.
- Pavillon du Portugal. On y découvrira la contribution apportée à la construc-tion des routes, à la communication à l’échelle planétaire.
- Espace international. Les pays et les organisations nationales et internationa-les présents à l’exposition auront à leur disposition un espace de 80 000 mètres car-rés qui, après Expo 98, se transformera en Centre des expositions de Lisbonne (désignation qui viendra remplacer l’actuelle Foire de Lisbonne).
- Attractions en plein air. Un écran géant sera installé pour que les visiteurs n’hésitent pas à se déplacer malgré le Mondial de football. Lorsque vous arrivez sur le chantier, vous avez le sentiment, comme les habitants, que les constructions sont en retard, même si les organisateurs vous assurent le contraire. Vous pouvez également voir un pont pas tout à fait terminé d’une longueur de 18 kilomètres dont 12 sur l’eau, qui aura un péage comme sur le pont du 25-Avril. M. Pereira nous explique que 70% des bâtiments construits seront réutilisés après l’exposition, afin que le site ne devienne pas une ville fantôme. Les 30% restants sont des bâtiments amovibles et seront donc déplacés ou enlevés. L’aquarium et le stade couvert resteront. Le but est de continuer d’attirer des gens après l’exposition. Une chose importante: tout dans l’aquarium a été recréé artificiellement, pas un seul corail n’a été pris dans la mer. Est-ce que tout cela sera vraiment une bonne chose pour les animaux? Informations complémentaires L’Expo ouvrira ses portes à 9 heures et les fermera à 3 heures du matin. Pour une journée, le prix d’un billet pour les adultes sera d’environ 50 francs tandis qu’il coûtera environ 25 francs pour les enfants et les seniors. Il sera possible, pour 20 francs, d’acheter un billet pour la nuit seulement (dès 20 heures). Témoignage d’un passant M. Antònio Cavaca, retraité, n’a pas encore visité le site, à l’inverse de beaucoup de curieux, car c’est un peu loin et difficile d’accès. Il pense que les animaux risquent de souffrir du transport et du changement d’eaux. Mais il trouve bien que l’exposition attire des touristes et que les constructions aient créé 7000 emplois. Malheureusement pour les habitants, les taxes augmentent souvent dans l’alimentation et ce sont les gens les plus pauvres qui en souffrent.

Katia Queixinhas
Gymnase de la Cité, Lausanne
24 d'un Jour, No 1

Pour réagir ...
Posté le Lundi 22/09/1997 à 16:10:07
Support technique: webmaster@noumea.be.

La construction d’Expo 98 s’insère dans une opération plus vaste de réhabilitation environnementale et urbaine.
Lundi 22/09/1997 à 16:10:07
La dernière exposition mondiale du siècle
Du 22 mai au 30 septembre 1998 se déroulera à Lisbonne la dernière exposition mondiale de ce siècle, Expo 98. Double fête, car la même année le Portugal célèbre le 500e anniversaire du voyage de Vasco de Gama aux Indes, lorsqu’il a relié l’Atlantique à l’océan Indien, l’Occident à l’Orient. En 1992, Lisbonne était en com-pétition avec Toronto pour l’Expo, mais c’est Lisbonne qui a été élue pendant l’Expo de Séville. Le thème a été choisi par inspiration de la vocation de Vasco de Gama. Thème qui a toujours été un élément de communication entre les peuples: "Les océans, un patrimoine pour le futur." L’attaché de presse de l’Expo, M. Tomàs Colla-res Pereira, nous dit que 137 pays ont déjà confirmé leur participation et que près de 15 millions de visiteurs du monde entier sont attendus. La construction d’Expo 98 s’insère dans une opération plus vaste de réhabilitation environnementale et urbaine d’une zone de 330 hectares située à l’est de Lisbonne, au bord du Tage: Expo Urbe. Cette exposition mondiale est donc bien plus qu’une simple récupération de la mé-moire historico-culturelle des Portugais. Le site était un quartier industriel très pollué, c’est ainsi l’occasion de le reconstruire. Aujourd’hui, 1000 personnes qui habitaient là avant les travaux doivent être relogées. Les négociations avec les propriétaires ont duré deux ans. L’endroit choisi demandait de nombreuses rénovations pour que cette région un peu oubliée, ce quartier industriel ne fasse plus qu’un tout avec la ville. M. Pereira prétend que c’est l’occasion de revenir au bord du Tage, car cette zone était la pire poubelle de Lisbonne. Tout a donc été démoli, car toutes les ressources possibles avaient été épuisées. Une usine de traitement des eaux a été créée afin de dépol-luer les cours d’eau. Le centre de l’Expo était une zone construite dans les années quarante, mais inexploitée depuis 1950. Beaucoup d’investissements privés y avaient été faits, même des hydravions pouvaient s’y poser. En été 1997 il existe déjà des locatifs pour les ouvriers, et la construction de quelques hôtels s’achève en vue de 1998. M. Pereira nous explique également que la question de l’eau est très importante, car ce n’est pas une ressource inépuisable. La planète est constituée à 70% d’océans qui ont malheureusement toujours été considérés comme des puits sans fond. La Suisse a été l’un des premiers pays à confirmer sa participation à Ex-po 98. Pourquoi, vu qu’elle ne borde pas la mer? L’explication est simple: chaque pays a un droit de regard sur les eaux, tous les pays votent des lois sur l’eau. En gros, que verrez-vous à Expo 98? - Pavillon de la connaissance des mers. Il montrera quel a été au long de l’histoire le processus de connaissance, de découverte, et l’appropriation progressive de l’océan par l’homme. - Pavillon des océans. Où se dressera l’océanorium le plus moderne du monde. Les visiteurs pourront y découvrir quatre habitats représentatifs des régions	océaniques suivantes: Antarctique, récif de corail de l’océan Indien, océan Atlantique et océan Pacifique. - Pavillon du futur. Il transmettra le discours thématique d’Expo 98 en défen-dant l’importance de l’océan comme patrimoine pour le futur de l’humanité. Le prin-cipal objectif consiste à modifier la perception que le visiteur a de l’océan et son comportement envers celui-ci. - Pavillon de l’utopie. Espace pour le rêve et les rêves de l’homme. Le Pavillon de l’utopie présentera, quatre fois par jour, un grand spectacle qui fera appel aux techniques théâtrales classiques et modernes, mais aussi aux technologies multi-médias les plus récentes. - Pavillon du Portugal. On y découvrira la contribution apportée à la construc-tion des routes, à la communication à l’échelle planétaire. - Espace international. Les pays et les organisations nationales et internationa-les présents à l’exposition auront à leur disposition un espace de 80 000 mètres car-rés qui, après Expo 98, se transformera en Centre des expositions de Lisbonne (désignation qui viendra remplacer l’actuelle Foire de Lisbonne). - Attractions en plein air. Un écran géant sera installé pour que les visiteurs n’hésitent pas à se déplacer malgré le Mondial de football. Lorsque vous arrivez sur le chantier, vous avez le sentiment, comme les habitants, que les constructions sont en retard, même si les organisateurs vous assurent le contraire. Vous pouvez également voir un pont pas tout à fait terminé d’une longueur de 18 kilomètres dont 12 sur l’eau, qui aura un péage comme sur le pont du 25-Avril. M. Pereira nous explique que 70% des bâtiments construits seront réutilisés après l’exposition, afin que le site ne devienne pas une ville fantôme. Les 30% restants sont des bâtiments amovibles et seront donc déplacés ou enlevés. L’aquarium et le stade couvert resteront. Le but est de continuer d’attirer des gens après l’exposition. Une chose importante: tout dans l’aquarium a été recréé artificiellement, pas un seul corail n’a été pris dans la mer. Est-ce que tout cela sera vraiment une bonne chose pour les animaux? Informations complémentaires L’Expo ouvrira ses portes à 9 heures et les fermera à 3 heures du matin. Pour une journée, le prix d’un billet pour les adultes sera d’environ 50 francs tandis qu’il coûtera environ 25 francs pour les enfants et les seniors. Il sera possible, pour 20 francs, d’acheter un billet pour la nuit seulement (dès 20 heures). Témoignage d’un passant M. Antònio Cavaca, retraité, n’a pas encore visité le site, à l’inverse de beaucoup de curieux, car c’est un peu loin et difficile d’accès. Il pense que les animaux risquent de souffrir du transport et du changement d’eaux. Mais il trouve bien que l’exposition attire des touristes et que les constructions aient créé 7000 emplois. Malheureusement pour les habitants, les taxes augmentent souvent dans l’alimentation et ce sont les gens les plus pauvres qui en souffrent.
Katia Queixinhas Gymnase de la Cité, Lausanne 24 d'un Jour, No 1