Vendredi 26/09/1997 à 17:21:19

La ruée vers l'Ouest des élèves grand-ducaux

Depuis quelques années, les écoles secondaires du sud-Luxembourg accueillent dans leurs murs de plus en plus d'élèves grand-ducaux, soit environ 15 % de la population scolaire. Les causes de l'exode scolaire, nouvelle ruée vers l'Ouest, sont multiples. Enquête.
DEPUIS quelques années, de plus en plus d'élèves grand-ducaux ou résidents au Grand-Duché traversent la frontière dans le but de venir façonner leur éducation dans nos écoles. Après enquête,il ressort que, dans la plupart des établissements scolaires secondaires frontaliers, la population estudiantine venant du Luxembourg voisin atteint une moyenne de 15 % .

D'après les chiffres de 1991, les élèves d'origine luxembourgeoise sont moins nombreux que les jeunes Portugais ou Italiens ayant élu, avec leur famille, résidence au Grand-Duché. Des statistiques qui continuent à évoluer dans ce sens. D'après Pol Wagner, responsable des relations publiques de l'Education nationale luxembourgeoise, Ernest Weiss, premier conseiller au gouvernement du ministère de l'Education nationale luxembourgeoise, et différents directeurs de l'enseignement belge, "ce phénomène s'explique par le fait que l'apprentissage de certaines langues comme l'allemand semble être un obstacle pour certains élèves".

"En effet, l'enseignement grand-ducal est basé sur une culture et des méthodes germaniques alors que le caractère latin des écoles belges attire les élèves luxembourgeois d'origine étrangère, affirme Edmond Warichet, directeur de l'institut Notre-Dame, à Arlon. De plus, le système éducatif belge propose une évaluation continue des élèves."

Affinités culturelles

D'autres raisons existent. Ainsi, des raisons

historiques semblent être aussi à la base du phénomène. Avant la révolution belge, les deux Luxembourg faisaient partie d'un même duché, ce qui explique les affinités actuelles. "Certains élèves ont des problèmes dans les lycées classiques luxembourgeois et peuvent aller vers le technique ou se diriger vers d'autres horizons, les internats belges. Le but est de poursuivre des études dans un pays où le taux de réussite est plus élevé", explique M. Weiss.

C'est aussi dans le but de perfectionner leur français que nos voisins se rendent chez nous. Il arrive également que certains problèmes familiaux les dirigent vers les internats, et donc l'enseignement belge. L'Education nationale luxembourgeoise a pris conscience de ce fait et a opéré plusieurs changements au sein de son organisation dans le but de rattraper ses étudiants avant la frontière. Ces changements, d'ordre pédagogique, sont basés sur un meilleur encadrement des élèves par la création de différents conseils de classe, et d'un nouveau type d'enseignement dit modulaire qui permet à l'élève de faire sa grille horaire selon ses capacités et ses envies.

Cela dit, l'adaptation des élèves en Belgique se fait plutôt bien si l'on oublie certains problèmes d'ordre administratif. A l'heure de l'Europe, si une monnaie unique est sans doute souhaitable, une homogénéisation des différents systèmes scolaires ne le serait-elle pas plus encore?

David JACQUES

L'Avenir Wallon
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Posté le Vendredi 26/09/1997 à 17:21:19
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