Mercredi 24/09/1997 à 12:00:54

Nouvelle carte à puce


"C’te carte CASH, là, c’est du chenit !". Beaucoup de personnes de la troisième génération ont un avis rébarbatif sur ce nouveau moyen de paiement. Habitude oblige, les personnes âgées préfèrent "palper" l’argent. Pourtant, ce nouveau mode de paiement (voir encadré) permet, selon le propriétaire de Babette’s Sandwiches, "d’accélérer le temps de la transaction de vente, qui avec de la monnaie prend autant de temps que la préparation du sandwich lui-même". De plus il assure une hygiène meilleure que la monnaie, qui, se baladant de chaussette en porte-monnaie en passant par les tiroirs-caisses des échoppes, se charge de saletés. Lorsqu’on vend des denrées alimentaires fraîches, il est préférable de ne pas les saturer en bactéries… Tous les commerçants ne sont pas de cet avis. Grégoire, du Mayfair: "cette carte est un moyen certes agréable pour le client, mais ne contribue pas à faire baisser le taux de chômage : simplifiant les transactions, ce moyen de paiement élimine les intermédiaires, et réduit le nombre de postes disponibles dans la vente. De plus, le système, en général, du paiment par cartes, fait perdre aux gens la notion de l'argent, ce qui les entraîne parfois à mal gérer leur budget, vivant de manière trop dépensière." Pourtant Grégoire relève un début de succès auprès de la jeunesse fréquentant son établissement. Offerte par la société Euroserv sur toutes les cartes ec de Suisse (env. 4.5 mio d’utilisateurs "CASH" potentiels), cette petite puce, semblable à celle des cartes téléphoniques, permet de stocker dans un porte-monnaie virtuel une somme allant jusqu’à Fr. 300.-. De ce fait, elle est surtout utile dans les bars, cafés, kiosques et bureaux de tabac, car elle est très commode pour régler les petits montants, jusqu’à Fr. 20.-. Ceci explique le succès remporté lors du dernier Festival de Jazz de Mon-treux, où la "Montreux Card", petite soeur de la CASH, a ravi tant les visiteurs que les organisateurs. Ville test choisie par Euroserv, Montreux comporte aujourd’hui quelque 200 points de vente acceptant le système (sur 15’000 en Suisse). Malheureusement, certains commerces montreusiens, dont le "panier moyen" vaut souvent plusieurs centaines de francs, n’utilisent guère voire jamais leur terminal. Il s’agit donc peut-être d’un phénomène de mode, contre lequel les commerçants ne peu-vent lutter, risquant de ne plus être à la hauteur des progrès technologiques, et de voir leur échoppe délaissée par les clients. Tout cela n’est que musique d’avenir, les plus optimistes prévoient une évolution du système d’ici 5 à 10 ans, proche de la disparition du numéraire. Mais la majorité de la population ne voit en ce système qu’une mode, un gadget, qui passera. Puisqu’il n’est pas facile de gérer précisément son budget avec ces cartes, il est possible que l’on en revienne à un système plus numéraire, et à l’image de ce qui se passe actuellement outre-atlantique, à l’abandon progressif de la monnaie plastique, à commen-cer par les cartes de crédits.

Encadré JEUX DE CASH-CACHE... En octobre dernier, sur ma carte ec renouvelée, j’ai trouvé une petite puce, comme celle qu’on trouve sur la Postcard. Ayant lu la notice accompagnant l’envoi, je me suis interréssé à la chose et me suis rendu au bancomat et ai chargé ma carte pour un montant de Fr. 150.-. Pour faire faire un double de clé auprès d’un cordonnier montreusien, j’ai utilisé ce porte-monnaie électronique, qui s’est révélé fort pratique. Malheureusement, les cinq tentatives suivantes furent infructueuses : si l’employé était par miracle habituée à la machine, alors c’est ma puce qui ne marchait pas. Déçu, je me suis rendu à ma banque, qui m’a changé cette carte défectueuse dans la semaine. En outre je me suis vu créditer mon compte du solde virtuel encore pré-sent dans la puce. Du côté pratique, on charge sa puce dans un appareil bancomat équipé CASH (de plus en plus de distributeurs) jusqu’à concurrence d’une somme de Fr. 300.- dépensable dans les commerces affiliés au système. Il suffit alors d’insérer sa carte dans la boîte bleue, le vendeur tape le prix, vous "OK", et le tour est joué … voilà votre porte-monnaie virtuel délesté de quelques francs, qui eux ne sont pas virtuels … Cette carte, très pratique, présente pourtant un sérieux inconvénient : perdue ou volée, la carte ne vous sera en aucun cas remboursée.

Habib Tabet, Denis Marguet et Thierry Monnet
Gymnase de Vevey, Suisse
24 d'un Jour, numéro 3
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Posté le Mercredi 24/09/1997 à 12:00:54
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