Vendredi 26/09/1997 à 16:16:45

Dans L'ALSACE d'un jour : La toilette des "crottoirs"

Oh M... ! Il paraît que ça porte bonheur... Mais ça ne console pas quand des semelles neuves sont maculées. Une motocrotte sillonne la ville pour protéger vos chaussures.
Oh M... ! Il paraît que ça porte bonheur... Mais ça ne console pas quand des semelles neuves sont aculées. Une motocrotte sillonne la ville pour protéger vos chaussures

Promener son chien en ville, c'est bien, mais encore faut-il savoir où lui faire synthétiser sa matière organique. Telle est la question qui s'est posée à l'issue de réunions de quartiers où de nombreux mécontents qui ont glissé sur des déjections canines se sont manifestés. Gilbert Meyer, maire de Colmar, s'est renseigné auprès de différents fabriquants dont l'entreprise Nard ( Nettoyeur autonome rapide et dynamique ) à Marseille. Ainsi, le 15 mai 1997, apparut subitement un ORNEI (Objet roulant non encore identifié par les Colmariens ): la motocrotte. Ce transporteur de couleur blanche au prix élevé de 125 000 F sillone la ville de Colmar à la recherche non désespérée d'excréments canins. C'est une Honda 125 cm3, équipée d'un tuyau aspirant commandé par le chauffeur qui le place au-dessus des grosses ou petites commissions de nos chers amis les bêtes. Ces matières fécales, "qu'elles soient fermes ou molles", explique Denis Oculy, adjoint au chef des services nettoiement-collecte, se retrouvent dans le réservoir de la moto mélangées

à une eau désodorisante et désinfectante, afin d'atteindre le stade final de bouillie. Ces 90 litres quotidiens de marchandises sont ramenés aux ateliers municipaux puis déversés dans les égoûts. Les deux employés de la ville qui ont la charge de cet engin doivent être très agiles afin de pouvoir manier cet appareil de plus de 160 kg. Ce personnel travaille en alternance cinq heures par jour. La population est contente de cette innovation nécessaire à la propreté de la ville. Mais la ville n'aurait pas eu à investir dans cet arsenal, si les maîtres d'un animal prenaient conscience de leur responsabilité. D'autres initiatives ont été entreprises dans la ville de Colmar, comme les bacs à sables pour chiens - non, ils ne s'en servent pas pour construire des châteaux, mais bien pour se soulager ! Ce sont huit canisites créés par les espaces verts et entretenus par les ateliers municipaux. Avis à la population ! Lorsque vous vous trouverez envahis par ces petites choses-là, plus qu'un numéro à composer, le 03-89-24-24-66 et motocrottman arrive à toute allure, tel Zorro sur son cheval pour vous délivrer de cette matière organique sur laquelle vous vous apprêtiez à déraper.

Fanny HELM et Marie EHRET

Fanny HELM et Marie EHRET

Journal L'ALSACE
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Posté le Vendredi 26/09/1997 à 16:16:45
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