EURO-REPORTAGES - HELSINKI

La tradition finlandaise
de la femme libérée

Texte et photos : Amélie Jamar - Athénée Royal de Marchin

Septembre 1996

 

 

Eva Siitenen, maire d’Helsinki ; Heidi Houtala, co-fondatrice du parti écolo finlandais et députée au parlement européen ; Jaana Savolainem, journaliste au Helsingin Sanomat, le plus grand quotidien du pays : trois exemples de femmes qui occupent des places non négligeables dans une société qui leur a toujours fait une place.

DES dames à des postes élévés ? Cela signifie-t-il que la Finlande est tombée entre leurs mains ? Ce phénomène n’est pas nouveau. Les Finlandaises ont toujours été les pionnières de l’égalité des sexes. En effet, la Finlande est les deuxième état dans le monde, juste après la Nouvelle-Zélande, à avoir accordé, en 1906, le droit de vote aux femmes et l’égilibilité pour tous. Au pays des mille lacs, le « sexe faible » a toujours travaillé. L’explication ? Pour certaines, il s’agit d’une simple affirmation de leur droit ; selon d’autres, la Finlande est un pays pauvre, les femmes n’ont donc jamais été encouragées à rester à la maison.

Les avantages de la maternité

« Dès le début, les femmes ont fourni le même travail que les hommes, elles ont donc obtenu les même droits et un système social adapté pour elles », déclare Mme Siitonen.
« Sans l’aide de la commune, je n’aurais jamais eu la carrière que j’ai ! », affirme Heidi Houtala, mère d’un adolescent de 15 ans. En effet, en Finlande, les congés de maternité s’étalent sur une durée d’environ 11 mois. Pendant les 3 premiers mois qui suivent l’accouchement, les femmes perçoivent la totalité de leur salaire, les 8 mois suivants, 60 % de leur rétribution nette leur sont encore versés. Ensuite, pour les enfants de moins de trois ans, des garderies communales gratuites sont organisées. Si la mère décide de ne pas leur confier son enfant, elle peut bénéficier d’une allocation de garde (environ 10.500 FB par mois) soit pour rester à la maison, soit pour payer une crèche privée.

Vers l’égalité des salaires

Qu’ils soient homme ou femme, les Finlandais fournissent le même travail, mais « nous nous battons pour obtenir un salaire égal à celui des hommes, ce n’est pas toujours possible, nous confie Heidi. Cela dépend des secteurs ». Dans le secteur public, il n’y a pas de discrimination ! Hommes et femmes ont les mêmes revenus.
Dans le secteur indutriel, selon le sexe, les tâches diffèrent. On confie moins de responsabilités à la gent féminine et par conséquent, les salaires ne sont pas équivalents. En ce qui concerne le secteur privé, l’inégalité persiste mais une amélioration se fait sentir...

13,9 % de chômage en 1995

Les femmes sont-elles affectées par le chômage ? « Oui, dit notre hôte, il les touche plus particulièrement puisque beaucoup travaillent dans le secteur industriel et c’est là qu’il y a le plus de licenciements ».
Aujourd’hui, après avoir traversé une importante crise économique, la Finlande remonte un peu la pente. Une situation qui bouleverse quelques données. En effet, au début de la crise, les emplois industriels étaient les plus touchés. Ce secteur était essentiellement aux mains des hommes, c’est donc le sexe dit fort qui avait été le plus ébranlé. Progressivement, la situation s’est inversée puisque les secteurs à forte main d’oeuvre féminine n’ont pas encore profité de cette amélioration économique. Les femmes sont donc actuellement plus concernées par le chômage, mais il s’agit d’un phénomène cyclique qui ne devrait perdurer.

Univ : plus de 60 % d’étudiantes !

Phénomène inquiétant selon cette professeur de français au lycée Hertonienen, « si nous ne suivons pas les garçons pour qu’ils poursuivent leurs études après le lycée, nous aurons un problème dans notre société, il n’y aura plus d’hommes éduqués ». Affaire à suivre !