EURO-REPORTAGES - HELSINKI

A Helsinki ou à Espoo,
la nature est reine

Texte et photos : Cécile Rochus- CES Saint-Joseph de Chimay

Septembre 1996

 

Helsinki, victime de la pollution, est pourtant proche de la nature.

Ce qui frappe le visiteur, en Finlande, c’est l’omniprésence de la nature. Même en ville. Même là où sont installées des industries. De grands moyens sont utilisés pour combattre une pollution qui vient en grande partie des pays voisins. Et à la maison, on utilise un savon « propre » à base de résine de pin.

LES Finlandais se caractérisent tous par un attachement profond à la nature. LEUR nature. Ils travaillent en général à Helsinki, la capitale – 525 000 habitants, soit le dixième de la population du pays –, ou encore dans la région d’Espoo qui comprend en fait cinq sites administratifs et industriels : Tapiola, Leppävaara, Matinkylä, Espoonlahti et le centre d’Espoo.
Il faut de dix à quinze minutes pour aller d’une ville à l’autre. D’où le projet, lancé à Helsinki, d’un tramway qui relierait les deux cités. Espoo n’en veut pas. Trop coûteux, disent les responsables locaux. Et, surtout, nuisible à l’environnement et au paysage.

Toujours proche
de la nature

Espoo est la deuxième plus grande ville après Helsinki. Elle compte quelque 190 000 habitants. La croissance de sa population est exponentielle. Avec une superficie de 508 kilomètres carrés, Espoo a une densité de 613 habitants au kilomètre carré. C’est loin des 2 838 d’Helsinki, mais aussi des... 17 de la moyenne nationale !
Les cinq centres d’Espoo sont davantage des sites pour le business que des villes pour y vivre. Toutefois, Espoo réalise une harmonie parfaite entre le milieu naturel et l’espace urbain. Les bâtiments y sont construits pour s’intégrer dans le paysage. Qu’il habite un immeuble à appartements ou un pavillon individuel, le Finlandais vit toujours à proximité de la nature.

À vélo au parlement

D’une manière générale, le développement urbain d’Espoo et d’Helsinki s’est réalisé et s’opère toujours dans la perspective d’une grande qualité de vie. L’urbanisation d’Espoo s’est faite très rapidement, tandis qu’Helsinki s’est agrandie petit à petit.
À Espoo, aucune industrie polluante n’existe. Malheureusement, à Helsinki, les nombreux transports publics et le trafic automobile privé entraînent une importante pollution.
Nous avons rencontré Mme Heidi Hautala, membre du parti Vert, qui nous a parlé de ces problèmes de circulation dans la capitale. Elle-même montre le bon exemple en privilégiant un moyen de transport non polluant : chaque matin, c’est à bicyclette qu’elle se rend au parlement!

Purifier la Baltique
et frotter les tapis

La Finlande subit une sévère pollution en provenance de pays tiers. Ainsi, les rejets de la production d’électricité de l’ex-URSS polluent non seulement la mer Baltique, mais aussi l’intégralité de la Finlande et même l’ensemble des pays scandinaves. La nouvelle centrale nucléaire installée à Saint-Pétersbourg inquiète énormément les écologistes finlandais, mais aussi Mme Eva-Riitta Siitonen, membre du parti conservateur et maire d’Helsinki.
Heureusement, les Finlandais ont développé des moyens biologiques, chimiques et technologiques pour purifier l’eau de la Baltique. Dans le même esprit, les scientifiques ont mis au point un savon biologique à base de résine de pin, peu polluant et destiné à un usage domestique.
Les Finlandais l’utilisent le plus souvent à l’approche du printemps, pour donner un coup de fraîcheur à leurs tapis de sol qu’ils frottent énergiquement avec ce savon spécial. Cette habitude est devenue peu à peu une tradition qui caractérise le renouveau dans les maisons.