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La place de la Seigneurie,
à deux pas de la Galerie des
Offices, grouille de touristes tout au
long de l'année.
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A
Florence et en Toscane, le tourisme « culturel
» a pris de telles proportions quil a
nécessité la mise en place dun
personnel spécialisé qui étudie les
problèmes liés à ce
phénomène exceptionnel et tente de les
résoudre au mieux.
PEUT-on évoquer le Toscane en
général, et Florence en particulier, sans
aborder, même brièvement, le volet
touristique ? Au cours des dernières
décennies, le nombre de touristes a cru sans cesse
au point de saturer en haute saison la cité des
Médicis. Pour en savoir plus sur le tourisme
à Florence, nous avons rencontré M. Arnaldo
Melloni, responsable à la recherche et au
développement touristique de la commune de
Florence, Mme Claude Monlan, secrétaire du Dr
Paolo Baglioni, chef du tourisme et Mme Anne-Marie
Belmon, responsable de la promotion pour la commune de
Florence.
Premier constat : cest sans aucun doute à la
crise économique quil faut imputer la
diminution, sensible, ces dernières années,
du tourisme interne. Les autochtones nont plus les
moyens financiers de prendre des vacances dautant
que la monnaie la lire a connu plusieurs
dévaluations successives.
Pour cette raison aussi, le tourisme extérieur a
enregistré, quant à lui, et dans le
même temps, une nette progression. Parmi les
Européens, ce sont surtout les Allemands, qui ont
une monnaie forte, qui prennent leur vacances à
Florence. Ils se déplacent dailleurs sur
lensemble du territoire toscan, qui
représente pour eux la région de rêve
par excellence. On les retrouve en nombre dans les villes
dart mais aussi dans les cités
balnéaires et thermales de la région.
Viennent ensuite les Français et les Anglais.
Plus de 25 000 nuitées
annuelles
Dernièrement, expliquent encore
nos interlocuteurs, on a assisté à
larrivée massive de touristes russes. Il
faut encore citer les Japonais. Après les
Américains, ils sont les plus nombreux à
Florence. Ils constituent un tourisme de masse mais aussi
très rapide. Le plus souvent, ils visitent
lEurope, cest-à-dire les villes les
plus célèbres, Londres, Paris et donc
Florence, en quelque huit jours. Ces touristes-là
ne font guère laffaire des
commerçants car ils nont pas le temps de
dépenser.
Si les touristes consomment différemment, tout se
vend : de la babiole à lobjet dart. Ce
sont les Russes qui effectuent les plus gros achats. Les
touristes de lEst, quant à eux, beaucoup
moins argentés, fréquentent les
hôtels les moins chers (une étoile) quand
ils ne dorment pas dans leur car. Une enquête
récente mars 1995 a mis en
évidence que ce sont les Allemands qui
réservent leurs nuitées dans les
hôtels de quatre et trois étoiles. Les
Italiens semblent préférer les hôtels
de qualité inférieure, deux étoiles.
Le nombre total des nuits passées dans les
hôtels toscans, sélève à
16 700 000 dont 26 % à Florence même. A
cela, il faut encore ajouter les 10 000 000 de
nuitées enregistrées en dehors des
hôtels (campings surtout) dont 18 % pour la ville
de Florence. Ce chiffre, par ailleurs, serait encore
en-dessous de la réalité. Cest dire
si la composante touristique est essentielle en Toscane
et donc à Florence.
Mieux gérer lafflux
touristique
Cette réalité ne va pas
sans poser dimportantes questions quant à
lorganisation des flux touristiques.
Lon sait combien la pollution due aux gaz
déchappement est importante dans les villes
touristiques très fréquentées et
combien cela est nuisible aux monuments. On sait aussi
combien souffrent les uvres dart dans les
musées en raison du nombre considérable de
visiteurs. Comment alors protéger ce patrimoine
tout en lui conservant sa fonction première qui
est dêtre vu par un maximum de personnes ?
Et nous touchons ici un autre point sensible du
problème touristique : comment faire circuler un
maximum de touristes sans que cela ne devienne une cohue
insurmontable ? Les files interminables, les attentes
prolongées aux entrées des
musées,... cela na jamais servi la
beauté et lart.
A Florence, des solutions ont été
trouvées notamment en matière de
réduction du trafic dans le centre. Celui-ci est
désormais réservé aux piétons
qui y sont amenés par des bus circulant depuis les
abords de Florence où sont aménagés
dimmenses parkings. Les agences
étrangères sont invitées à
réserver pour leurs cars un emplacement, au nord
ou au sud de la ville. Les touristes y sont pris en
charge, par les services locaux, aux différents
« checkpoints » installés à cet
effet.
« Florence vit de lart et risque den
mourir » : cette phrase de Mme Belmon résume
admirablement la réalité florentine. Il
faut, à Florence, trouver des solutions aux
problèmes inhérents au tourisme. On y
pense, on y travaille, on agit même. Et lon
parle aussi beaucoup de la construction dun palais
du tourisme il devrait être construit
derrière les Offices mais, comme le faisait
remarquer Arnaldo Melloni, « il sera fait demain...
après-demain... dans deux mois... ou
peut-être jamais ». Car lItalie,
cest aussi cela !
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