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Mais demain?
Lartisanat semble
dans limpasse. La bureaucratie exige des
maîtres de stage, des conditions plus que
coûteuses sils désirent
prendre un apprenti. Claudio déplore:
«La jeunesse est belle mais on ne nous donne
plus loccasion de lui transmettre nos
métiers.» De plus, lartisan
craint et redoute la concurrence
puisquà Florence, à son grand
regret, la jalousie et lavidité
déchirent la profession. «Il n
y a aucune solidarité entre nous,
cest triste pour tout le monde.»
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Selon
les souhaits du public, Claudio Torrini sculpte avec
passion anges et feuilles dacanthe. Depuis
maintenant 26 ans, il répète les
mêmes gestes.
Selon les souhaits du public, Claudio
Torrini sculpte avec passion anges et feuilles
dacanthe. Depuis maintenant 26 ans, il
répète les mêmes gestes.
Au bout dune dizaine de marches, un atelier
vétuste, débordant de faux or et de
séraphins, respire paisiblement le parfum du jeune
bois. La boutique senfonce sous le poids des ans.
Juste un soupirail offre air et lumière.
Au cur de cette cave, travaillent deux artisans en
parfaite osmose avec le pin quils éduquent.
Lun deux, Claudio Torrini, homme
buriné par la quarantaine, nous fait partager son
amour pour un métier peu encouragé à
Florence.
4 ou 5 naissances par jour
A lâge esquissé de 14
ans, Claudio quitte son statut décolier pour
apprendre la vie à travers son métier de
tailleur de bois. Au fil des anges, il
séprend de sa tâche et acquiert
davantage dagilité et de souplesse. Ses
sujets rêvent de plus en plus dun envol qui
restera onirique... La grâce se fait pin.
Aujourdhui associé à M. Cavallero au
38 de la Via dei Benci, Claudio Torrini répond
à la demande de son public principalement
composé de touristes, de revendeurs italiens mais
aussi français et allemands.
Sur commande, pour les grandes quantités, il
offrira des modèles typiquement florentins de
style baroque et des décorations profanes
empruntées au XVIIe siècle.
Selon un procédé vieux de deux cents ans,
Claudio Torrini travaille un bout de pin de montagne pour
sa docilité à défaut du noyer devenu
trop cher.
A laide dun pantographe, instrument servant
à reproduire, réduire ou agrandir
mécaniquement une forme, il dégrossit le
bois dans le souci dune production accrue.
Il dessine alors le motif souhaité et sculpte le
pin grâce à des dizaines doutils bien
précis. Un ange naît. Claudio est aux
anges...
Au crépuscule, seront sortis de ses mains quatre
ou cinq anges et une vingtaine de feuilles de pin.
Un ange passe...
Avec un peu de mélancolie,
lartisan, artiste à ses heures, nous confie
ses regrets quant à la gestion du patrimoine de
Florence. Il dénonce les responsables dune
inertie qui songent plus à investir dans
lentretien de lhéritage des
siècles au sein dune ville qui crie ses
limites.
Silence, un ange passe...
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