"Ma Pornocratie est faite. Ce dessin me ravit. Je voudrais te faire voir
cette belle fille nue chaussée, gantée et coiffée de noir, soie, peau et
velours, et, les yeux bandés, se promenant sur une frise de marbre,
conduite par un cochon à "queue d'or" à travers un ciel bleu.
Trois amours - les amours anciens - disparaissent en pleurant (...)
J'ai fait cela en quatre jours dans un salon de satin bleu, dans un
appartement surchauffé, plein d'odeurs, où l'opopanax et le cyclamen
me donnaient une petite fièvre salutaire à la production et même à la
reproduction"
Rops à H.Liesse, janvier 1879.
Certains voient en ce cochon à la queue dorée l'image de la luxure et du lucre pilotant la femme, qui n'a pour seule excuse que son aveuglement; d'autres, y perçoivent l'image de l'homme, bestial et stupide, mené en laisse par la femme. Cette image du cochon, comme celle du pantin ou du pierrot est partagée par bien des contemporains de Rops.
Avec Pornokrates, nous assistons à l'avènement en art d'une femme contemporaine, arrogante, parée, impitoyable que glorifie Rops.