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"Il faut que tu saches, que je suis un être non singulier
du tout, mais très incompréhensible même
à moi-même. J'ai été doué à
mon berceau par beaucoup de très belles personnes qui exerçaient
la profession de fées et qui avaient été
invitées par ma mère à venir doter son fils
d'une foule de dons variés. Mais la fée oubliée
la terrible bancroche que l'on oublie toujours est apparue à
son tour, et se penchant sur mon berceau m'a dit: je ne
peux t'enlever les cadeaux que ces dames viennent de te faire,
mais je peux aussi te donner le mien: Toute ta
vie, tu ne feras jamais ce que tu aimerais le mieux faire! "
Lettre de Félicien Rops à Nadar, 1890
"Je sais très bien que je ferais mieux
de vivre d'une façon normale, de ne pas marcher dans les
plates bandes, de ne pas être (à 30 ans) futile comme
Chérubino di amore de Beaumarchais (...) Je sais que je
ne respecte pas assez les notaires, que je suis étourdi
comme un hanneton et insouciant comme un moineau, je sais que
je ne suis pas utile au bien de l'Etat mais ce dont tu ne doutes
pas et qui ferait tomber en syncope tous les gens sérieux
jusqu'à la cinquième génération mâle,
c'est que je suis heureux et presque fier d'être ainsi ;
et non autre... ceci je l'espère passe les bornes d'une
honnête insanité..."
Lettre de Félicien Rop à Emile Leclerq, 1863
" (...)
J'ai une foi en art, ce qui est beaucoup. Je suis arrivé
à un âge que je trouve fort agréable dans
la vie, parce que ayant vu à peu près tout ce qu'il
faut, ce que l'on doit avoir vu pour asseoir son jugement
sur les choses, régulariser sa vision sur les êtres,
je ne suis ni blasé, ni fourbu, ni fatigué, que
j'ai toutes mes dents, les reins assez solides pour porter une
uvre, un si grand amour de la vie qu'il me semble
chaque matin que je viens de naître (...). "
Lettre de Félicien Rops à Edmond Picard, 1878
" (...)
Toutes les années, quand arrivent l'automne et ses
austères enivrements, je souffre comme si tous les espoirs
que je garde en moi et qui sont les mêmes que ceux qui illuminaient
ma vingtième année allaient pour toujours mourir
avec les feuilles mortes. J'ai peur d'être vieux et de ne
pouvoir plus inspirer de l'amour à une femme, ce qui est
là une vraie mort pour un homme de ma nature et avec mes
besoins de folie d'esprit et de corps."
Lettre de Félicien Rops à Louise Danse
Textes: B. Bonnier, N. Malinconi, V. Carpiaux - Informations
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