Edition de la Correspondance de Rops | |||||
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Dès 1870, Félicien Rops prend conscience de la dimension publique de ses lettres qu'il appréhende de plus en plus comme de véritables « morceaux de littérature ». Ainsi le voit-on pratiquer, comme il était fréquent au XIXème siècle, la « lettre-chronique » destinée à être publiée dans des journaux. C'est ainsi que L'Indépendance belge transcrira ses lettres de voyage en Scandinavie (1874) et Le Figaro reprendra ses textes sur la Hongrie (1879). Rops ira plus loin encore en souhaitant procéder lui-même à la publication de sa correspondance. Il envisagera notamment la création d'un journal intitulé Les Feuilles Volantes dont la matière serait tirée de sa correspondance. Autre projet non abouti, la publication des Mémoires pour nuire à l'histoire artistique de mon temps où l'artiste souhaitera rassembler l'ensemble de ses lettres procédant d'une réflexion de critique d'art. Conscient de la valeur que ses contemporains accordent à ses autographes et « avide » d'écriture, Rops dépassera le simple échange privé, amical ou professionnel, qu'implique habituellement la correspondance. C'est toute une image de lui-même qu'il cisèlera par ce biais, élaborant ainsi, non seulement les stimulantes réflexions de critique d'art que l'on vient d'évoquer, mais également de véritables fictions biographiques qui contribueront à sa réputation d'être marginal et inclassable. La correspondance de Rops vagabonde, selon le mot d'Hélène Védrine : Elle se perd dans les marges du littéraire, fait de la littérature : ce sont des récits, plus ou moins imaginaires, de terribles maladies, de voyages, récits bucoliques d'une promenade sur la Seine, aux échos des Rêveries du promeneur solitaire, diatribes politiques et anti-cléricales dignes des éructations d'un Léon Bloy . |