Quelle parole pourrait mieux "dire", à propos de ce qui
émane de ces oeuvres discrètes, de ces plages
silencieuses, de ces paysages déserts visités par
quelques signes, fossiles ou petits éclats de coquilles ?
Gabriel Belgeonne, nous offrant son oeuvre gravé, ne nous en livre pas le secret, et c'est là sa richesse: il oblige le visiteur à se hasarder seul dans ce silence, dans cette fausse immobilité pour, lui-même, découvrir.
Peintre autant que graveur, Belgeonne refuse d'établir une hiérarchie entre ces deux lieux de création; la gravure est pour lui un art indépendant, intégré. Il dit: "En faisant de la gravure, j'ai redécouvert la fonction de la couleur, des volumes, des lignes". Il témoigne par ailleurs de cette passion pour la gravure à travers son enseignement (il est professeur à l'Ecole nationale supérieure des arts visuels de la Cambre, à Bruxelles) et par son action d'édition et de soutien à la gravure (il est fondateur de l'asbl "Gravures Tandem", co-fondateur du Centre de la gravure et de l'image imprimée de La Louvière ainsi que du Musée du Petit Format à Couvin).
Sans être une rétrospective, l'exposition qui lui est
consacrée présentera, à travers ses oeuvres, l'itinéraire
intense et singulier de cet artiste à la grande poésie.