Ecrivains de lumière

Choisie par la Communauté française comme "Ville des mots 2002", Namur organise une ample manifestation en l'honneur de la langue française et de ses mots : mots du citoyen, mots du théâtre, mots du livre, mots gourmands, mots des peintres, mots d'ailleurs…
Cette manifestation se déroulera du 16 au 24 mars et associera institutions culturelles, écoles, artistes, plasticiens…

Dans le cadre de "Namur Murmure", le musée Rops présente, en collaboration avec l’asbl « Archives photographiques namuroises », une soixantaine d'œuvres photographiques (paysages et portraits) des 19ème et 20ème siècles, évoquant les lieux, les personnages, les traditions de cette époque dans la région namuroise.

Des photographies pour célébrer les mots ? Oui. En effet, comme nous le rappelle Pierre-Paul Dupont, président des « Archives photographiques namuroises », le terme photographie est formé des racines grecques photos (de phoos, lumière) et graphein, (écrire). Ecrire avec la lumière ou écrire la lumière a bien été de tout temps le principal propos des photographes. On évoquera encore à cet égard une réflexion beaucoup plus contemporaine de Léonard Misonne dont quelques très belles œuvres sont présentées à l’exposition : « Le sujet n’est rien ; la lumière est tout ».

De ces photographes qui on « écrit » les images de la vie à Namur et aux alentours, la plupart sont des Namurois d’origine ou d’adoption ; certains cependant n’ont travaillé à Namur qu’occasionnellement. Ce fut le cas du hennuyer Léonard Misonne qui ,dès les premières années du 20ème siècle, vint photographier les sites de la Meuse namuroise et dinantaise, ou du bruxellois Louis Ghémar à qui on doit un reportage photographique du château de Marlagne, en 1867, ou encore de l’anversois Constant Cap, invité à Namur par son ami Adolphe Dupont, en 1891.

A la fin du 19ème siècle, la production photographique est florissante à Namur comme partout ailleurs, tant par l’essor des ateliers professionnels que par le développement de la photographie d’amateurs. Rappelons qu’à cette époque, Rops entretient des liens étroits avec les photographes (Dandoy, Nadar, Géruzet, Neyt, Ghémar…) et se montre très curieux de ce nouvel art.