
"Les Bourgeois" (Détail)

"Enterrement en Pays Wallon" (Détail)
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La lithographie repose sur le principe de la répulsion réciproque entre leau et un corps gras. Lartiste dispose dune pierre calcaire, parfaitement plane, dune épaisseur de 5 à 10 cm, et dont la surface a été plus ou moins grainée. Sur cette pierre, il trace son dessin à laide dune substance grasse, de teinte foncée. Les corrections éventuelles se font au grattoir, à la pointe ou même à la lame de rasoir. Il sagit en loccurrence, de gratter le dépôt gras du dessin à lendroit concerné, sans endommager la surface de la pierre. Ensuite celle-ci est légèrement chauffée pour y faire pénétrer le dessin. Puis elle est enduite dune solution à base dacide nitrique et de gomme arabique. Ce mélange a pour effet, après réactions chimiques, de consolider, de fixer littéralement le dessin sur la pierre et de le rendre insoluble à leau, mais aussi, simultanément, de rendre les parties non dessinées au contraire plus avides deau. Un copieux lavage à leau termine les opérations.
Pour limpression, la pierre est posée sur une presse lithographique, ou plus exactement sur son chariot. Après avoir été mouillée avec une éponge, elle est encrée au rouleau. Lencre grasse, rejetée par les endroits de la pierre imprégnés deau, se fixe sur les parties grasses, correspondant au dessin.
Une feuille de papier humide est posée sur la pierre, ainsi quune couche de papiers secs et un carton lisse par-dessus. Le chariot, entraîné par une manivelle ou un moulinet, passe alors sous le râteau de la presse, constitué dune planche de bois, dont le tranchant inférieur est muni dune protection de cuir ou de carton. Cest ce râteau qui exerce la pression voulue pour assurer un bon report de lencre sur la feuille.
A linverse de la gravure en creux, une lithographie ne présente pas de cuvette, sauf parfois une légère marque des bords de la pierre, si les dimensions de celle-ci sont plus réduites que celles du papier. Une lithographie en couleur sobtient en imprimant sur la même feuille autant de pierres que de teintes souhaitées, non comptées celles obtenues par superposition.
Extrait de « Plaidoyer pour lestampe », Roger Cardon, édition Van Loock, Bruxelles, 2000
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