Lundi 23/09/1996 à 16:56:20

Santé : Les hôpitaux préparent-ils aujourd'hui leurs cancers de demain ?

Des rapports de Greenpeace et du Centre de Toxicologie du Québec, demeurés cachés au public, dénoncent formellement la présence de dioxines dans le lait. En cause, les impuretés qui se forment au cours des différents processus d'incinération de déchets. Ce problème intéresse le pays de Chimay, gros producteur laitier. Même si l'incinérateur du Centre de santé des Fagnes ne fonctionne plus depuis au moins deux ans.
Les dangers de ces toxines sont multiples : troubles de la reproduction, du système immunitaire. Elles attaquent également le fOEtus au stade pré-natal et sont hautement cancérigènes. Il est paradoxal de constater que les hôpitaux soient notamment à l'origine de ce problème, à cause des déchets qu'ils produisent et dont certains - la loi l'impose, et c'est inévitable - doivent être incinérés.

Les hopitaux mis en cause

En effet, les centres de santé produisent, entre autres, des déchets dits de type B (déchets infectieux) qu'il faut brûler. Mais ces déchets sont majoritairement composés de matières plastiques (gants, masques, etc.). Qui provoquent justement, après crémation, le rejet dans l'air des substances les plus dangereuses. Bien que sévèrement filtrées, elles sont accompagnées de chlore sous forme acide,

chlore qui se retrouvera plus tard dans... les cartons de conditionnement du lait ! De plus, ces particules nocives peuvent contaminer directement le lait dans le pis des vaches ! Elles ne sont pour le moment pas en concentrations suffisantes pour nuire gravement à la santé, mais la menace se précise.

Une solution ?

Un moyen de combattre cette pollution serait de ne plus incinérer, mais de traiter les déchets par thermolyse. Un procédé nouveau qui, au lieu de les brûler, soumet les matières polluantes à haute température pour en assurer la désintégration. Cette technique théoriquement plus rentable et plus respectueuse de l'environnement est actuellement refusée par les grandes firmes gérant les incinérateurs. Celles-ci craignent en effet de perdre leur marché. Et tant pis pour la santé des gens !


Olivier CALLENS, Damien FRANÇOIS


Pour réagir ...
Posté le Lundi 23/09/1996 à 16:56:20
Support technique: webmaster@nma.be.