Lundi 23/09/1996 à 18:32:13

Mission

Bénédicte Foucart (MSF) : Au coeur du conflit...
MSF offre la possibilité à des jeunes de consacrer quelques mois à l'action humanitaire Bénédicte Foucart, une jeune Rumillienne a vécu la formidable expérience de la solidarité. A l'âge de 25 ans, Bénédicte Foucart a acquis une expérience peu commune ! Titulaire d'un diplôme d'ingénieur commercial, elle a choisi de consacrer quelques mois à Médecins Sans Frontières, en ex-Yougoslavie comme administratrice financière au sein de l'équipe de coordination basée à Belgrade. Avec l'aide des équipes locales, elle gère plusieurs programmes à Srebrenica, Gorazde, Pale...

Le travail de MSF consiste principalement en l'approvisionnement en médicaments, en renfort dans la construction d'infrastructures médicales... La règle est stricte : rester neutre, ne pas prendre position dans le conflit. L'aide apportée se fait donc indépendamment de toute considération politique : il faut travailler aussi bien avec les Serbes qu'avec les Bosniaques.

Ses rapports avec tous les militaires en fonction dans le pays ne furent pas simples ! MSF était peu apprécié par les miliciens locaux (les Serbes particulièrement) qui les considéraient comme des hôtes indésirables. Aux Casques Bleus, Bénédicte reproche de ne pas avoir fait respecter les accords concernant les enclaves musulmanes " les militaires de l'ONU ont littéralement laissé tomber Srebrenica aux mains des Serbes en juillet

1995 ". La Rumillienne nuance cependant son avis en expliquant que leur mandat n'est pas adapté à une situation qui les dépasse.

Les habitants de ce pays déchiré par d'interminables conflits ont eu la nette impression que la communauté internationale se désintéressait totalement d'eux. Le sentiment d'abandon était omniprésent et la phrase " Nous, on n'a pas de pétrole, on n'a rien à offrir, donc tout le monde nous oublie " résumait le désarroi de la population. La réputation calamiteuse des Serbes (perçus par la communauté internationale comme les " méchants ") alimentait encore leur violence à l'égard des Musulmans. La guerre nourrit la guerre !

Dans les enclaves, MSF a été vraiment apprécié comme un bol d'air frais : c'était en effet la seule organisation présente en permanence en ces lieux.Son souvenir le plus cuisant : un fusil braqué sur elle à un check-point où des militaires locaux ivres gèrent le passage d'une zone à l' autre. Malgré son casque et son gilet pare-balles, parfois Bénédicte a craint pour sa vie mais aussi pour celle des populations auxquelles elle a fini par s'attacher.

L'histoire de cette jeune femme hors du commun laisse chacun en admiration devant tant de courage, de force et de solidarité ! Puissions-nous être aussi, à l'image de Bénédicte, des artisans de paix ou peut-être plus simplement... des êtres humains.


Serge HOLVOET


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Posté le Lundi 23/09/1996 à 18:32:13
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