Mardi 24/09/1996 à 15:56:34

Tranche de vie : quand la fête devient travail

La vie de forain, vue de l'autre côté du miroir, fait penser à un périple sans fin. Chaque année, de février en octobre, ils prennent la route pour venir égayer l'espace d'une semaine nos tristes villes.
ODeurs de beignet, bruit de ferraille, musique entraînante, cris de joie,... Tel est le quotidien de madame B., gérante de la société " attraction "." C'est grâce à mon mari que je suis rentrée dans la vie de forain ", dit-elle, " lui, par contre, tient cette profession de sa famille ". Généralement, le métier se transmet de génération en génération. Madame B. n'était pas de ce monde au départ. Mais à son mariage, elle a eu l'occasion de faire connaissance. Lors de la fête, et c'est une coutume, il y avait presque 500 invités. Tous, pour la plupart, forains. Les cadeaux ? De l'argent dans une enveloppe. A quoi servirait des meubles dans une caravane ?

Hiver creux

Dès leur plus jeune âge, les enfants alternent foire et école, le plus souvent à l'internat. Si le rythme des études

est régulier, la vie de famille est plutôt agitée. Les occasions de partir en vacances sont rares. Seules les vacances de Noël, permettent à toute la famille de souffler un peu et de remettre le matériel en état. L'hiver est la saison creuse pour les forains.

Les parents, eux, vivent dans une caravane hiver comme été, parcourant chaque année des milliers de kilomètres à travers la Belgique. Beaucoup de chemin avalé pour un métier non reconnu par l'Etat. Bien que les forains rapportent de l'argent à la communauté (taxes, emplacements etc.), ils n'ont pas droit au chômage. Malgré le stress des déplacements, les horaires élastiques, ils conservent un caractère jeune et dynamique.

Souvent mal appréciés, les forains restent malgré tout les artisans de la bonne humeur populaire.


Anne PRESIER, Johann BOLLINGER, Olivier BOULOUFF


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Posté le Mardi 24/09/1996 à 15:56:34
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