Mercredi 25/09/1996 à 14:59:50

Aide humanitaire : Deux médecins luxembourgeois luttent contre le sida au Vietnam

Après un an de mission en Roumanie, trois ans au Tchad et un an au Rwanda, Louis Lange, médecin, et Agnès Soete, psychologue de La Neuville (près de Champlon), s'apprêtent à rejoindre une équipe médicale locale au Vietnam.
LOUIS Lange et Agnès Soete forment un couple de Médecins Sans Frontières. Après avoir effectué plusieurs missions pour MSF au Rwanda, au Tchad et en Roumanie, Louis et Agnès vont reprendre une clinique, dans le sud du Vietnam, à Nha-Trang, apportant soins et aide aux malades du sida.

Le but premier de leur mission :la prévention qui ne sera possible qu'avec un changement de mentalité du gouvernement. Le Vietnam vit sous régime communiste. Celui-ci considère les " sidéens " comme des déviants sociaux, au même titre que les drogués et les prostitués. Pour stopper l'épidémie qui n'en est qu'à son début (1 % de la population), un dépistage est indispensable. Difficulté : les habitants, qui ne bénéficient pas, comme dans notre pays, du secret médical, appréhendent ces tests. Toute personne séropositive ou ayant déjà développé la maladie est immédiatement fichée par la police, arrêtée et envoyée dans des centres " spéciaux ".

Improvisation et créativité

Au niveau curatif, les soins sont identiques à ceux reçus en Belgique, mais les conditions sanitaires sont à améliorer (conservation du

sang dans des bouteilles en verre), de même que l'organisation médicale. Une telle mission demande donc une certaine préparation : lecture de documents, de livres concernant la culture vietnamienne, prise de contact avec le centre ELISA contre le sida et avec les confrères.

Malgré tous ces préparatifs, l'improvisation et la créativité sur le terrain sont de rigueur. L'approche d'une nouvelle civilisation et du sida sont pour Louis et Agnès un challenge, un défi : " Est-ce qu'on sera capables, est-ce qu'on restera assez ouverts ? " Pratiquement, la sensibilisation s'effectuera via différents canaux. Pour les femmes, par les consultations pré-natales et, pour les jeunes, par des informations dans les écoles.

Des enfants menacés

Il reste enfin, et surtout sans doute, les enfants à protéger du tourisme sexuel qui se délocalise de la Thaïlande vers le Vietnam. Les restrictions politiques du pays nécessitent d'abord une observation et une enquête minutieuses. Le but final est de permettre, une fois l'exemple donné par MSF, aux Vietnamiens de s'investir et de prendre le relais.


S.DOCQUIER, C.SAVARY, C.JACQUEMIN, D.RENAUT, B.G


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Posté le Mercredi 25/09/1996 à 14:59:50
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