Journaliste d'un Jour -

Vendredi 27/09/1996 à 17:50:36

Formation : l'alternance : solution ou impasse ?

Dans l'Avenir Wallon de jeudi, le ministre Van Cauwenberghe faisait, dans une pub, l'éloge de la formation en alternance. Beau projet, mais qu'en est-il vraiment sur le terrain ?

CHARLEROI se noie actuellement dans un taux de chômage particulièrement important. Il y a quelques années, la Région wallonne proposait comme solution miracle le projet PRIME. Trente-deux mille cinq cents chômeurs ont ainsi été engagés dans le secteur non-marchand. But : leur fournir une première chance dans le monde du travail. Mais leurs emplois, aussi efficaces soient-ils, n'offrent aucune stabilité. Aujourd'hui, d'autres jeunes attendent toujours un emploi. Les premiers bénéficiaires du projet PRIME pourraient être remplacés par de nouveaux candidats. L'homme, une fois de plus, sera-t-il sacrifié sur l'autel de la rentabilité ? De nouveaux problèmes pourraient alors survenir dans les milieux sociaux (ASBL, aide aux jeunes en difficultés, etc.). Un public désorienté, qui a besoin de repères. Est-ce en changeant d'éducateur ou d'assistant social tous les six mois qu'ils pourront s'en sortir ?

L'alternance, une solution
?
Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre de la Formation, de l'Emploi et du Budget, nous a accordé un entretien, hier matin, lors de sa visite à l'opération Journaliste d'un jour en gare de Charleroi. Il a expliqué son projet de formation en alternance. Elle permet aux élèves proches du décrochage scolaire de se réconcilier avec les études. Le jeune qui suit cette filière bénéficie d'un horaire particulier : deux jours de cours théoriques et trois jours de stage. " L'élève en formation ne prendra pas la place d'autres demandeurs d'emploi, affirme M. Van Cauwenberghe, car il sera moins qualifié que ceux-ci. " Mais que se passera-t-il quand le jeune aura acquis une certaine expérience ? L'employeur ne préférera-t-il pas engager un jeune pour lequel il est indemnisé plutôt qu'un chômeur ? On peut craindre que ce projet ne soit qu'un plan à court terme. Qu'il se retrouve dans une impasse, à l'instar du projet PRIME.

Nicolas CHRISTOPHE, Jérémie DAWANT

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Posté le Vendredi 27/09/1996 à 17:50:36
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Dans l'Avenir Wallon de jeudi, le ministre Van Cauwenberghe faisait, dans une pub, l'éloge de la formation en alternance. Beau projet, mais qu'en est-il vraiment sur le terrain ?
Vendredi 27/09/1996 à 17:50:36
Formation : l'alternance : solution ou impasse ?
CHARLEROI se noie actuellement dans un taux de chômage particulièrement important. Il y a quelques années, la Région wallonne proposait comme solution miracle le projet PRIME. Trente-deux mille cinq cents chômeurs ont ainsi été engagés dans le secteur non-marchand. But : leur fournir une première chance dans le monde du travail. Mais leurs emplois, aussi efficaces soient-ils, n'offrent aucune stabilité. Aujourd'hui, d'autres jeunes attendent toujours un emploi. Les premiers bénéficiaires du projet PRIME pourraient être remplacés par de nouveaux candidats. L'homme, une fois de plus, sera-t-il sacrifié sur l'autel de la rentabilité ? De nouveaux problèmes pourraient alors survenir dans les milieux sociaux (ASBL, aide aux jeunes en difficultés, etc.). Un public désorienté, qui a besoin de repères. Est-ce en changeant d'éducateur ou d'assistant social tous les six mois qu'ils pourront s'en sortir ? L'alternance, une solution	? Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre de la Formation, de l'Emploi et du Budget, nous a accordé un entretien, hier matin, lors de sa visite à l'opération Journaliste d'un jour en gare de Charleroi. Il a expliqué son projet de formation en alternance. Elle permet aux élèves proches du décrochage scolaire de se réconcilier avec les études. Le jeune qui suit cette filière bénéficie d'un horaire particulier : deux jours de cours théoriques et trois jours de stage. " L'élève en formation ne prendra pas la place d'autres demandeurs d'emploi, affirme M. Van Cauwenberghe, car il sera moins qualifié que ceux-ci. " Mais que se passera-t-il quand le jeune aura acquis une certaine expérience ? L'employeur ne préférera-t-il pas engager un jeune pour lequel il est indemnisé plutôt qu'un chômeur ? On peut craindre que ce projet ne soit qu'un plan à court terme. Qu'il se retrouve dans une impasse, à l'instar du projet PRIME.
Nicolas CHRISTOPHE, Jérémie DAWANT