Journaliste d'un Jour -

Vendredi 27/09/1996 à 18:13:52

Elevage : crise de la vache folle : oui, mais...

La crise de la vache folle, on commence à connaître. De l'opinion générale des personnes non directement concernées par ce problème, elle aurait ruiné à elle seule, et en quelques jours, un secteur économique en pleine santé. La réalité se révèle pourtant bien autre. La Belgique étouffe sous les milliers de kilos de sa surproduction de viande de boeuf. Autosuffisante à 180 %, elle dépend donc énormémént du volume de ses exportations. Cette situation est la conséquence des quotas qui avait été imposés sur la production de lait au début des années '80. Vu le développement des techniques laitières ces 10 dernières années, le rendement a augmenté de près de 1000 l. par vache et par an, obligeant ainsi les éleveurs à réduire leur cheptel. Ces places libres dans les étables ont alors accueilli le commerce, excessivement rentable il y a 10 ans, du Bleu Blanc Belge. D'où la surproduction actuelle démesurée.
Cela fait donc 2 à 3 ans que la situation pourrit sur pied : les prix sont
soutenus artificiellement, et l'écoulement des stocks à l'étranger devient de plus en plus problématique. Les avis des personnes directement concernées, des vendeurs aux abatteurs, sont unanimes : la " crise de la vache folle " n'a finalement été qu'un détonateur, la goutte d'eau qui a fait déborder un vase rempli à ras bord par une mauvaise gestion des ressources que pouvait générer ce secteur économique.
Pourtant, des solutions existent, affirme M. B. Bossu, responsable de la ferme didactique attenante à l'école St-Quentin de Ciney : " La réorganisation des marchés de la production, l'établissement de quotas, et la réorientation de l'aide européenne à l'agriculture sont les pistes qui pourraient se révéler les plus exploitables ". Mais finalement, la vache folle ne reste-t-elle pas un problème de privilégiés ? Quand on réalise que la quantité de céréales nécessaire à engraisser un seul taureau suffirait pour nourrir 40 habitants du Tiers-Monde pendant 1 an...

Nadège ALEXANDRE, Niraratha NAN

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Posté le Vendredi 27/09/1996 à 18:13:52
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Vendredi 27/09/1996 à 18:13:52
Elevage : crise de la vache folle : oui, mais...
La crise de la vache folle, on commence à connaître. De l'opinion générale des personnes non directement concernées par ce problème, elle aurait ruiné à elle seule, et en quelques jours, un secteur économique en pleine santé. La réalité se révèle pourtant bien autre. La Belgique étouffe sous les milliers de kilos de sa surproduction de viande de boeuf. Autosuffisante à 180 %, elle dépend donc énormémént du volume de ses exportations. Cette situation est la conséquence des quotas qui avait été imposés sur la production de lait au début des années '80. Vu le développement des techniques laitières ces 10 dernières années, le rendement a augmenté de près de 1000 l. par vache et par an, obligeant ainsi les éleveurs à réduire leur cheptel. Ces places libres dans les étables ont alors accueilli le commerce, excessivement rentable il y a 10 ans, du Bleu Blanc Belge. D'où la surproduction actuelle démesurée. Cela fait donc 2 à 3 ans que la situation pourrit sur pied : les prix sont	soutenus artificiellement, et l'écoulement des stocks à l'étranger devient de plus en plus problématique. Les avis des personnes directement concernées, des vendeurs aux abatteurs, sont unanimes : la " crise de la vache folle " n'a finalement été qu'un détonateur, la goutte d'eau qui a fait déborder un vase rempli à ras bord par une mauvaise gestion des ressources que pouvait générer ce secteur économique. Pourtant, des solutions existent, affirme M. B. Bossu, responsable de la ferme didactique attenante à l'école St-Quentin de Ciney : " La réorganisation des marchés de la production, l'établissement de quotas, et la réorientation de l'aide européenne à l'agriculture sont les pistes qui pourraient se révéler les plus exploitables ". Mais finalement, la vache folle ne reste-t-elle pas un problème de privilégiés ? Quand on réalise que la quantité de céréales nécessaire à engraisser un seul taureau suffirait pour nourrir 40 habitants du Tiers-Monde pendant 1 an...
Nadège ALEXANDRE, Niraratha NAN