Jeudi 26/09/1996 à 17:06:55

La vache est folle, le kangourou pas encore !

Regard d’une étudiante australienne sur le pays d’Heidi.
C’est en janvier 1996 que Belinda Guinn a effectué le grand saut de Sydney à Gland ; elle suit, depuis lors, des cours au gymnase de Nyon au sein d’une classe économique. Elle retournera dans son pays au début de l’année 97. Belinda éprouvait depuis longtemps un vif intérêt pour les pays européens, mais l’image préconçue qu’elle avait de notre pays relevait plus du mythe que de la réalité. Pour elle et son entourage, la Suisse était, en dehors de quelques villes, principalement constituée de blanches cimes et de verts pâturages ou broutaient , çà et là, vaches et moutons ; cela bien sûr sous l’œil attentif (et attendri) d’une population de Heidi et d’armaillis. La vie s’y déroulait lentement et sans problèmes : le Suisse vivait donc nécessairement heureux. Cette image idyllique ne se rattache naturellement à aucune connaissance précise : la majorité des jeunes australiens ignorent en effet la situation géographique de notre pays, ou encore qu’on y parle quatre langues. Douloureux réveil, car à son arrivée, en plus de sa méconnaissance du français, Belinda a été confrontée à certaines difficultés avec sa première famille d’accueil ; d’où son interrogation (qui en dit long) : "Je suis en Suisse, comment se peut-il que j’aie des problèmes ?" A côté de sa famille, elle s’est rapidement créé un cercle d’amis à l’école. Son premier objet d’étonnement : le stress ressenti par les gymnasiens vaudois, le fait qu’ils ne parviennent que difficilement à se détacher de leur études, perçues comme la condition sine qua non de la réussite sociale chez nous. Elle constate d’ailleurs chez les adultes une peur similaire à l’idée de perdre son emploi : le travailleur suisse est donc fréquemment pressé, surmené, même si cela paraît, selon Belinda, moins perceptible en Suisse allemande. Les Australiens semblent se faire moins de soucis, peut-être parce que les occasions de rebondir y sont plus nombreuses et que l’Etat fournit une aide considérable aux sans-emploi. Cette suractivité de l’adulte suisse le rend difficile à approcher. C’est en général Belinda qui à dû prendre les devants ; mais avec beaucoup de temps et de patience, il lui a été possible de nouer des liens plus profonds. Toutefois, elle estime qu’en général, chez nous, la communication entre jeunes et moins jeunes n’est pas très satisfaisante. Mais le regard critique de Belinda ne s’est pas seulement exercé au détriment de nos compatriotes : elle a voyagé en France, en Sicile, en Allemagne, en Espagne..., et elle projette d’autres escapades en Italie et en Belgique. Son expérience européenne l’a profondément marquée : "Quand je retournerai chez moi, les choses qui m’apparaissaient comme familières et normales ne seront plus tout à fait les mêmes. "
Belinda Guinn et Laura Santonino
CESSOUEST - Nyon, Suisse
24 d'un Jour - 24 Heures
Pour réagir ...
Posté le Jeudi 26/09/1996 à 17:06:55
Support technique: webmaster@nma.be.