Mardi 24/09/1996 à 16:49:33

Occupez-vous de vos champignons !

Conocybes cyanopus, psilocybes uda et hypholoma cyanescens, une omelette de champignons hallucinogènes.
Ça y est c’est l’automne ! Saison tant attendue par nos grands-mamans qui ont sorti leurs paniers et sont déjà en quête de bolets et autres chanterelles, afin de nous confectionner ces délicieuses omelettes qui nous ont fait rêver durant toute notre enfance. Mais avec les champignons il n’y a pas que l’omelette qui soit au pro-gramme.... En effet, certains sont déjà en route pour une toute autre cueillette, celle des Conocybes cyanopus, des Psilocybes uda, des Hypholoma cyanescens, ou en-core des Psilocybes semilanceata, plus connus sous le nom de champignons hallu-cinogènes. Alors si on ne les utilise pas pour l’omelette, à quoi peuvent-ils bien servir ?"A nous donner une bonne prise de conscience par année, car on perçoit les choses et les gens tels qu’ils sont vraiment" diront certains, alors que d’autres, comme Chris-tian Rouvinez, pharmacien à Vevey, parleraient plutôt d’atteintes irréversibles sur le système nerveux. Selon Georges Scheibler, auteur de la brochure "Les champi-gnons hallucinogènes", ces champignons contiennent des substances apparentées au LSD ce qui, sans amener d’issue fatale, peut toutefois provoquer : maux de ven-tre, vomissements, fourmillements, troubles de l’équilibre et de la perception (vision colorée et hallucinations visuelles et auditives), accompagnés d’angoisse ou de béatitude. La durée de l’intoxication ne dépasse pas six heures mais certaines sen-sations peuvent surgir spontanément pendant de plus ou moins longues périodes. Le champignon hallucinogène le plus répandu est certainement le Psilocybe semi-lanceata. Il pousse en grand nombre dans l’herbe, dès la fin de l’été soit à la mi-août et jusqu’aux premières gelées d’automne, même par temps sec. Quant à la gendarmerie de Vevey, elle ne semble pas être trop perturbée par les cueilleurs, qui seraient plutôt rares. Pourtant, toujours selon Georges Scheibler, la police a, durant ces dernières années, transmis plus d’un rapport aux tribunaux con-cernant récoltes et trafics. La législation, pour enrayer cette nouvelle toxicomanie, interdit en effet cueillette, vente et consommation. Alors que grand-maman et ses amies s’essayent à de nouvelles recettes et déci-dent de se limiter aux espèces légales, en affirmant qu’elles préfèrent les chanterel-les ou que ça ne les intéressent pas, d’autres, par contre, sont déjà allés à la cueillette mais sans succès, pensent que ceux qui en prennent savent ce qu’ils ris-quent ou encore que c’est très bien mais qu’ils n’y sont pas encore allés cette année et que pour finir, il vaut mieux être bien dans sa tête et dans sa peau avant d’en con-sommer. Quelques conseils pratiques d’un consommateur avisé : "La meilleure période pour trouver des psylos ? La mi-septembre. Ils poussent à partir d’environ 800 mètres au milieu des bouses de vaches. Le meilleur moment pour les cueillir ? Vers 17-18 heures lors de jours pluvieux. Comment les manger ? Si vous n’aimez pas leur petit goût terreux, mélangez-les dans un yogourt, mais ne les faites surtout pas en omelette car ils perdraient leur effet hallucinant !"
Myriam Fofana et Jean-Sébastien Furer
CESSEV
24 d'un Jour - 24 Heures
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Posté le Mardi 24/09/1996 à 16:49:33
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