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La Chaîne du Bonheur fut fondée, dans un contexte de désolation, le 26 septembre 1946 à Lausanne par Jack Rollan et Roger Nordmann. Ce dernier en a exprimé le principe dans ses termes:"Une émission où quelqu’un exprimerait un voeu que les auditeurs s’efforcerait de réaliser. Et celui qui aurait le mieux répondu à notre attente viendrait à son tour au micro pour lancer un voeu". Elle est basée sur une pensée de solidarité et d’entraide, dans la bonne humeur. Au cours de la première émission radiophonique, Madame Hédiguer exprima le voeu d’aider les mutilés de guerre au cours d’une lettre de gratitude adressées à Winston Churchill: la "Chaîne" était lancée.
Au cours des cinquante prochaine années, la Chaîne du Bonheur participera à nombre d’actions, telle la lutte contre la faim dans le tiers monde, le combat contre des maladies comme le sida, le cancer et bien d’autres encore. Au début,"Chaîne" régionale, elle prit vite de l’ampleur en s’étendant dans toute la Suisse, pour atteindre enfin le plan international. La nature des dons a également changé: les habits et les vivres trop encombrants ont laissé place à l’argent. La télévision n’a pas modifié l’idée initiale, mais a obligé la Chaîne du Bonheur à adapter ses programmes. Cette association est devenue peu à peu la mère de toutes les organisations suisses de solidarité dans le domaine radiophonique.
Frais généraux minimes
Son succès progressif auprès du public est dû en grande
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partie aux reportages, d’abord radiophoniques, puis télévisés, elles ont effectivement réussi à toucher le public. Les jeunes en particulier ont apprécié la formule familiale et la bonne humeur de l’émission initiale. Toutefois, on peut remarquer que les catastrophes proches dans l’espace et dans le temps provoquent un fort élan d’entraide, au contraire cet enthousiasme manque lors d’actions, telle la lutte contre la famine, la misère... Un problème de confiance se pose également: des attaques ont, en effet, été perpétrées contre des associations analogues; prétendant qu’elles géraient mal l’argent reçu et que seule une infime partie parvenait aux victimes. La Chaîne du Bonheur a toujours réprouvé ce genre de pratiques et peut se vanter de donner effectivement la totalité des sommes recueillies à leurs justes destinataires et de n’utiliser que les intérêts pour couvrir ses frais généraux. C’est un des principes important et inébranlable de leur organisation.
Une citation de Paul Vallotton nous donne une leçon d’humanité, de générosité et d’entraide:"Le salut de l’homme est entre ses mains, il doit savoir comment assurer son existence et celles des autres, car les richesses terrestres sont immenses, mais galvaudées, ignorées. Il doit savoir aimer, aider, travailler, sous le signe "Un pour tous et tous pour un". La faim du monde ne doit plus conduire chaque jour des milliers de personnes à ce qui est leur fin du monde".
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Il y a cinquante ans naissait la Chaîne du Bonheur. Pour cette occasion, nous avons rencontré Paul Vallotton, qui en fut le secrétaire général et le directeur de 1955 à 1986.