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Neuf heures et quart: tribula-tions de deux journalistes en herbe dans la brume du petit ma-tin. Imposant son luxueux reflet, le Beau-Rivage Palace se mire dans les eaux claires du Léman, comme plongé dans un rêve nar-cissique.
Premiers pas sur le tapis rouge vermillon qui nous mène droit vers les fastes d’antan. Récit de notre odyssée féerique.
Au fond de cet écrin de splen-deur trône la réception et l’équipe chargée de l’accueil. A sa tête, Sylvie Gonin, qui occupe le poste de chef concierge. Signe particu-lier: c’est une femme en queue de pie. Cela pourrait sembler banal mais en Europe, elle est l’une des seules à représenter la gent fémi-nine dans cette profession. Jolie jeune femme souriante et spon-tanée, elle accepte avec enthou-siasme de répondre à nos ques-tions.
Comment en est-elle arrivée là? Elle a commencé par suivre une formation de secrétaire de récep-tion pour hôtels de grand stan-ding, puis elle a effectué un stage au Beau-Rivage Palace à Lau-sanne. Après une année passée dans un hôtel de Montreux, la direction du Beau-Rivage pense à elle pour révolutionner le monde de l’hôtellerie. Leur chef con-cierge sera une femme!
A quelques exceptions près, Sylvie n’a pas eu de mal à se faire respecter. Aujourd’hui elle dirige quatre concierges, six chasseurs, et trois chauffeurs.
Ce qui l’attire dans son travail quotidien
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c’est "d’être au service du client, de répondre aux de-mandes et de suggérer, d’être en quelque sorte à la fois un diplo-mate et un vendeurs d’idées." Dans ce métier, mis à part les tâches administratives, chaque jour apporte son lot de surprises. Petit exemple parmi tant d’autres: sou-hait inattendu d’un client que Sylvie a le devoir d’exaucer avant le lendemain. Il s’agit tout sim-plement d’un petit chien dont elle sera libre de choisir la couleur...!!! A force de veiller au bien-être de chaque clients, les rapports de-viennent moins formels et des liens amicaux se créent. Cepen-dant, même si le courant ne passe pas, le chef concierge a le devoir de rester maître de lui-même, aimable et avenant quelle que soit la situation. Il doit être ouvert afin de s’adapter aux différentes mentalités et infinies requêtes du client. Une envie subite de fon-due? D’assister à un ballet de Bé-jart? Sylvie doit avoir réponse à tout, ce qui implique une bonne connaissance du lieu et une excel-lente culture générale.
Mais malgré toute la pression qui pèse sur ses épaules, pour rien au monde elle ne céderait sa place sous la clarté des lustres.
Et déjà les suites qu’ont occu-pés Mel Gibson, Emanuelle Béart, Diana Ross et les autres; s’évaporent sous nos yeux. Ne reste plus que le souvenir inou-bliable d’une odyssée au pays de l’opulence.
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Odyssée de deux journalistes en herbe au pays de l’opulence. Et rencontre avec madame la chef concierge.