Rops fut également, et cela reste trop peu connu, un peintre attachant, souvent talentueux. Si, dans sa peinture, il reste souvent fidèle au thème de la femme, à l'évocation des moeurs de son temps, il le fit de façon infiniment plus sereine. Bien éloignée de la femme fatale qu'il évoque de manière très intellectuelle en gravure, elle retrouve un goût du quotidien, une totale tranquillité d'âme. Amoureux du grand air, Rops rendit le paysage de manière quasi impressionniste. Sensible aux atmosphères, à l'instant météorologique, il nous évoque la nature au rythme de ses voyages: la mer du Nord, l'Ardenne, le Brabant, l'Entre-Sambre-et-Meuse, l'Espagne, la Scandinavie ...
Chaque fois que la vie m'est cruelle, je vais aux forêts et aux plages, je m'isole comme un animal blessé et la nature me berce, me soigne, me guérit ... (Rops, 1891). La paix, le calme, la sérénité règnent dans ses tableaux qui sont loin de la frénésie et de la perversité des villes.
Avec la Plage de Heyst, Rops expérimente la nouvelle
technique des impressionnistes; la palette s'éclaircit, la touche est
subtile, l'atmosphère prédomine.
Le Paysage de Scandinavie est une esquisse remarquable,
pleine de modernité. Le traitement des sujets en "volumes" nous laisse
apparaître des formes qui se dissolvent dans une atmosphère liquide et
donnent ainsi une impression de flou.
Lumière, eau, ciel sont ici les sujets primordiaux du tableau.
Dimanche à Bougival, réalisé en région parisienne est plein
de légèreté, la matière est fluide, les coloris tendres. Rops donne ici la
représentation de Léontine et Aurélie Duluc, deux
couturières qui devinrent les compagnes de Rops.